12/22/2017

Noix de coco

Dernier jour d'école avant les vacances. C'est déjà la queue devant les boutiques. Au pied d'un marronnier trois chiasses de chien vertes ressemblent à des macarons pour la vermine. Les marmots vont être gâtés. Et on aura l'impression de faire du sport ensuite rien qu'en vidant nos poubelles. La vie est bien faîte, il y a de la truffe dans le brie et quarante pour cent de remise en vente privée chez ta mère la pute. Je suis content de ces vacances, de faire plaisir à mes gosses, de retrouver les miens, d'abuser des bonnes choses. Mais dans ce mode bilan y a déjà comme une envie de pleurer, toute près derrière, qui ne prend même plus la peine de se cacher. Après la Méditerranée, les Alpes. Ce serait intéressant de s'interroger sur cette cohabitation spaciale  entre l'horreur et le tourisme, le loisir et la détresse. Tout ce que cela dit sur notre monde. Juste une question géographique ? Ce serait intéressant mais désolé, pas tout de suite. Promis, mon coeur reste ouvert mais là je passe mon tour, j'ai mal aux yeux. Je vais acheter des mandarines et préparer les valises. Sur le pont du retour je vois une noix de coco qui dérive sur l'eau glacée de la rivière, ça suffira pour aujourd'hui. En arrivant le chien ronfle repu, comme s'il avait bouffé le père Noël. Bande de givrés ! gueule la lumière. Je reviens bientôt vous souffler sur les mains. Tenez bon. Restez chauds. Promis.

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